LES 5 RÈGLES DU ZÉRO DÉCHET - PARTIE 2 RÉDUIRE
RÉDUIRE
Refuser ce dont nous n'avons pas besoin est assez facile, mais réduire est une démarche beaucoup plus personnelle. A chacun d'évaluer ce qui lui est nécessaire... ou pas! En réduisant, nous avons appris beaucoup : sur nous, sur les objets que nous possédons, sur ce qu'implique chaque achat...
Réduire nous a permis
- de faire des économies (en n'achetant pas ou en revendant ce dont on n'a pas besoin),
- de préserver la planète (moins de demande, donc moins de ressources utilisées (à la fois pour la création de l'objet et son traitement une fois obsolète). En revendant/donnant, on alimente le marché de l'occasion et donc on participe de manière indirecte à la réduction de la demande),
- de nous recentrer sur l'essentiel (pas de soucis à se faire pour les biens matériels qu'on ne possède pas! Et pas de nettoyage, d'entretien, de place ni de temps perdus!).
Réduire nous a aussi appris à ne pas avoir peur d'investir un peu plus dans de la qualité : par exemple, j'avais pour habitude d'acheter d'énormes lots de chaussettes pour Sam et Isaac à un prix aussi dérisoire ... que leur qualité. Au final, je me retrouvais à racheter plusieurs fois par an lesdits lots, ce qui me revenait plus cher et me prenait plus de temps (trier, jeter, retourner au supermarché en chercher d'autres) qu'en en achetant de bonne facture que je peux repriser si jamais elles se trouent (ce qui n'est toujours pas arrivé). Nous ne sommes pas particulièrement matérialistes, mais lorsqu'on commence à réduire, le lien qui nous attache aux objets se fait rapidement de plus en plus ténu, jusqu'à disparaître complètement. On privilégie alors les expériences aux biens matériels qui retrouvent leur véritable place : nous rendre la vie plus facile et pas le contraire.
Nous avons commencé par faire un tri dans les choses que nous possédons : en a-t-on besoin? est-ce qu'on l'utilise? Faire le vide chez nous a modifié nos habitudes d'achat : le temps et l'énergie consacrés à évaluer la pertinence de nos achats précédents nous pousse dorénavant à réfléchir plus longuement avant de faire rentrer un objet chez nous.
Petit florilège des choses que nous avons réduites, éliminées ou remplacées.
Dans la cuisine, j'ai réduit :
- le nombre de verre et d'assiettes : on ne peut recevoir que quatre personnes (et encore...), il ne servait donc à rien de conserver plus de 10 assiettes (4 pour nous, 4 pour les invités, deux pour le service). J'ai gardé un peu plus de verres (on peut recevoir un peu plus de monde pour un brunch par exemple), mais je me suis séparée de tous les modèles uniques et des trop fragiles. J'ai gagné en place et en clarté dans mes placards et tous les éléments sont "assortis", ce qui est bien plus joli.
- les couverts : pour mon mariage, on m'a offert une magnifique ménagère de 142 pièces (la totale!). Je l'aimais tellement, que j'ai préféré commander des vêtements dans un catalogue de vente à distance pour recevoir la ménagère de 12 pièces "gratuite" fournie avec. (Des fois, je me demande ce qui me passe par la tête). J'ai offert ma ménagère gratuite et je me suis enfin décidée à utiliser mes super couverts. J'ai gagné une étagère complète dans mon placard (la place que prenait le coffret), des couteaux qui coupent et des couverts tous assortis.
- le nombre de casseroles. J'ai investi dans deux poêles professionnelles géniales, je ne regrette absolument pas mes anciennes Tefal qui s'écaillaient bien trop rapidement.
- les machines / accessoires que je n'utilise jamais (machine coupe-pomme?!), trop compliqués à laver (centrifugeuse), trop vieux (couteau céramique à la lame cassée que je gardais au cas où. Où quoi? Aucune idée!).
J'ai remplacé l'essuie-tout par des torchons, des éponges et des chiffons (que j'avais déjà). D'ailleurs, je n'arrive pas à me souvenir de ce que je pouvais bien essuyer avec que je refusais d'essuyer avec un des moyens cités précédemment.
Enfin, nous avons remplacé les emballages à usage unique par leur version durable, mais ça vous le saviez déjà.
Nous avons réduit de manière drastique les produits ménagers que nous utilisons. En plus d'être toxiques pour nous et polluants pour l'environnement, ils ne sont pas plus efficaces que les recettes naturelles. Nous avons fait de belles économies, nous avons réduit notre impact écologique de manière drastique et notre maison est plus saine. Bonus : on ne risque pas de finir aux urgences si jamais les enfants parvenaient à goûter nos nouveaux produits : vinaigre d'alcool et bicarbonate !
Nous avons également entrepris de réduire les jouets des enfants. Je n'ai pas l'impression qu'ils en aient tant que ça, mais nous avons supprimé et offert tous ceux avec lesquels ils ne jouent jamais. Nous avons fait des heureux et les jouets qu'ils aiment sont plus faciles d'accès. Nous allons à la ludothèque chaque semaine, ce qui permet d'emprunter des jouets dont ils se seraient lassés rapidement.
Enfin, nous avons réduit :
- le nombre de nos vêtements (on a donné tout ce qu'on ne porte jamais, idem pour les enfants)
- mon maquillage / produits de beauté : il m'en reste encore plein, mais je suis en voie de rémission :)
- mes abonnements à des magazines (je les emprunte à la bibliothèque, j'achète seulement ceux qui me plaisent vraiment et j'en ai découvert plusieurs gratuits en ligne que j'adore)
- les chaussures : les enfants ont chacun deux paires (une ouverte / une fermée), j'ai beaucoup réduit les nôtres.
- les sacs : j'en ai gardé seulement trois (été, hiver, sac à langer)
Malgré toutes les choses dont nous nous sommes délestés, notre maison est toujours bien pleine. Parfois, je peine à croire qu'on ait pu accumuler autant en seulement 6 ans de vie commune! Nous avons tout de même gagné pas mal de place dans les placards, maintenant on va pouvoir les remplir . Et surtout, nous en sommes ressortis plus "avertis" : dorénavant, nous prêtons davantage attention à l'origine, la composition et la qualité des produits qui entrent chez nous.
Pour l'instant, nous n'avons ôté que le superflu, mais je suis convaincue que l'on peut encore diminuer la masse des objets qui se trouve chez nous. Mieux consommer est assez facile, le plus dur reste de se séparer d'objets pour lesquels nous avons dépensé. Même s'ils sont inutiles.
Béa Johnson raconte que les membres de sa famille ont réduit leurs possessions au strict nécessaire. Il leur faut moins de 15 minutes pour faire leur valise avec l'intégralité de leurs effets personnels, très peu de temps pour faire le ménage (pas de bibelots), ce qui leur permet de louer leur maison très facilement pour financer leurs vacances !
Source photo : http://luxmealex.com/population-developpement-investir-dans-les-enfants-africains-pour-tirer-profit-du-dividende-demographique/
Et quand on voit le bonheur qui se dégage du regard de personnes qui n'ont "rien", on réalise qu'avoir n'est pas être, bien au contraire...
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